Dans un rapport remarquable (Cliquez ici pour voir le rapport) la Caisse des Dépôts et Consignation livre une analyse fine et détaillée sur le « bien vieillir ». Les auteurs montrent bien que l’adaptation du logement est nécessaire mais insuffisante pour que les personnes en perte d’autonomie puissent rester chez elles en toute sécurité mais aussi et surtout avec envie et joie de vivre et que des solutions numériques sont sans doute des outils puissants du soutien à domicile.
Avant toute chose, il faut bien sûr tout d’abord trouver des solutions financières simples permettant l’aménagement du logement au plus grand nombre. Un certain nombre de solutions existent, on voit d’ailleurs le viager revenir en force, mais elles sont peu connues et restent souvent anxiogènes pour nos aînés qui par ailleurs souhaitent transmettre avant tout leur patrimoine à leurs descendants.
Mais au-delà de l’adaptation physique du logement, il est indispensable d’y ajouter une dimension de services afin d’entourer les séniors et leur proposer des services adaptés à leurs besoins et à leurs envies. En effet, le vieillissement est un mouvement centripète qui réduit l’habitat pour finir exclusivement à son domicile. Il est donc fondamental de pouvoir proposer une extension de cet habitat avec divers services. La plupart de ces services seront locaux, c’est-à-dire dans un rayon de quelques kilomètres autour du domicile. En outre, le besoin de lien social demeure une composante essentielle du bien vieillir et le maintien de relations sociales avec sa famille et ses amis est un facteur essentiel de la qualité de vie.
Les plateformes de médiation sur Internet qui ont pour but de mettre en relation des personnes entre elles (famille, amis) et avec des prestataires de services qualifiés sont sans doute une réponse bien adaptée à ce besoin. D’ailleurs, plusieurs expérimentations sont en cours, avec des appels d’offres lancés en Moselle et Isère pour ne citer qu’elles.
L’objectif est simple et clair, il s’agit d’étendre l’habitat des seniors peu mobiles en amenant à leur connaissance les services qui peuvent leur être utiles et facilitant le lien social avec l’ensemble des personnes susceptibles d’améliorer leur vie. On parle donc ici non seulement des prestataires de services mais également des bénévoles, de la famille, des voisins qui concourent au bien-être et à la qualité de vie.
On peut donc parler d’un habitat augmenté qui se distingue d’un habitat aménagé par cette intégration numérique de l’environnement humain centré autour du sénior.
Cette « augmentation » se concrétise par la mise en œuvre de nouvelles technologies de domotique et de ces prometteurs « objets connectés » qui permettent de sécuriser le domicile et les personnes, mais aussi par la mise en relation et l’échange d ‘informations entre les seniors et leur entourage.
Il se construit donc autour du sénior un réseau social privé où la technologie est intégrée et donc humanisée et où l’entourage du senior participe à sa qualité de vie même en étant parfois éloigné grâce à la vidéoconférence, à l’échange de photos de vidéo etc.