Dans le film Robot and Frank on voit un fils offrir à son père atteint de la maladie d’Alzheimer un robot chargé de l’aider à accomplir les tâches de la vie quotidienne. Alors, certes c’est un film et dans les films tout est possible mais l’évolution des technologies nous laisse penser que c’est sans doute dans un futur plus proche qu’on ne le croit !
Un accroissement significatif de la demande
En effet, l’évolution démographique et le vieillissement programmé de la population va engendrer un accroissement significatif de la demande pour l’accompagnement et le soutien à domicile de personnes âgées en perte d’autonomie. Or, les métiers de soutien à domicile peinent à recruter : conditions de travail difficiles, salaires faibles, manque de formation sont les facteurs exprimés par les professionnels pour expliquer leur difficultés d’embauche. La robotique pourrait donc être une solution. On parle alors de robotique servicielle avec pour but la réduction de la perte d’autonomie des millions de personnes dépendantes en France et dans le monde.
Les différentes catégories de robots
Une analyse plus fine montre que l’on peut distinguer plusieurs catégories de robots :
- Les robots ménagers
- Les robots d’assistance physique
- Les robots compagnons ou de télé-présence
Les robots ménagers
Les robots ménagers commencent à envahir notre quotidien, dévolus à des taches simples et répétitives, aspiration des pièces, tonte du gazon, ils mettent en œuvre des technologies relativement simples et maîtrisées et n’incluent pas de communication avec les humains. On peut citer la firme française Robopolis qui commercialise ce type de robots.
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Les robots d’assistance
Les robots d’assistance physique quant à eux sont dédiés à l’aide au déplacement des personnes. Ils sont également pas ou peu communicants bien que la tendance soit à une sophistication plus importante avec des fonctions évoluées permettant de les considérer comme des assistants de vie au quotidien. Par exemple Asimo est un robot programmé pour venir en aide aux personnes âgées ou handicapées : il est capable d’enregistrer plusieurs commandes, comprend le langage des signes, et peut être interpellé par une tape dans le dos par exemple.
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Les robots compagnons ou de télé-présence
Les robots compagnons ont une autre dimension, plus sociale afin de lutter contre les troubles cognitifs de perte de mémoire et de dépression. Le robot PaPeRo par exemple, conçu pour venir en aide aux personnes âgées pour les actes routiniers du quotidien – rappels de prise de médicaments, mesure de la tension, etc. Grâce à ses nombreux capteurs lui permettant de détecter une présence humaine, de faire de la reconnaissance faciale et vocale et tenir une conversation, il s’est avéré être un compagnon de solitude innovant. Ces types de robots ont aussi une finalité thérapeutique, notamment par la stimulation des capacités intellectuelles ou mémorielles des personnes.
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D’autres robots, dédiés à la téléprésence ont pour vocation d’assurer la sécurité de la personne dépendante. Ils viennent en complément de services de téléassistance en permettant le déclenchement d’une visioconférence avec un proche ou un centre de téléalarme. Ils peuvent détecter des situations anormales (absence de mouvement par exemple), rappeler à l’utilisateur la prise de médicament et sont interfaçables à des dispositifs de domotique voire de télémédecine. On peut citer le robot Mamoru.
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Quelques questions se posent
On le constate, l’évolution technologique est rapide mais plusieurs questions se posent :
- Quelle est la fiabilité de ces dispositifs dans la mesure où ils interviennent pour des personnes fragiles ?
- Quel est le coût réel d’utilisation ? Cela permet-il de faire des économies réelles ou pas ?
- Quels sont les aspects juridiques et éthiques ? Qui est responsable en cas de problème, le robot, son constructeur ou son utilisateur ? Une mauvaise programmation ne pourrait-elle pas causer du tort ? etc.
- Au-delà des questions techniques et juridiques, l’acceptation culturelle d’une relation étroite entre un humain et une machine, aussi intelligente soit elle reste complexe et sujette à discussion. D’ailleurs, de nombreux auteurs de romans (Isaac Asimov par exemple) et de films se sont intéressés au sujet et y ont apportés des visions différentes et parfois angoissantes.
Cette dernière question est sans doute la plus importante car la relation humaine entre l’aidant et l’aidé, même si elle est souvent complexe voir difficile dans le cadre des maladies neurodégénératives, est un facteur clé pour avoir une vie décente et encore digne d’intérêt.
Les aides à domicile ont donc encore du temps devant elles mais il s’agit d’un sujet à suivre dans les prochaines années et il conviendra d’être vigilant sur l’évolution technologique car comme le disait Rabelais : science sans conscience n’est que ruine de l’âme.